Les enfants sont de véritables moteurs de l’équipement informatique et de la connexion à l’Internet. Dès l’entrée au collège de leurs enfants, les parents sont persuadés de la nécessité du micro-ordinateur comme gage d’une meilleure réussite scolaire. Le même phénomène se reproduit à l’entrée au lycée concernant la connexion à l’Internet. Comme le relève fort justement Mme Céline Metton, « la connexion à l’Internet est en effet perçue comme un moyen de se comporter en « bon parent », en offrant à ses enfants tous les moyens nécessaires à la réussite scolaire » (in « les usages de l’Internet par les collégiens », Réseaux n° 123, 2004). Convaincus des vertus éducatives de l’Internet, les foyers avec enfants font partie du groupe des français suréquipés.
Au-delà des critères sociaux-économiques toujours d’actualité, la présence d’enfants scolarisés est donc déterminante dans l’équipement en micro-informatique et l’accès à l’Internet comme le démontrent les études de l’INSEE.
En 2004, 70% des couples avec enfants disposent d'un micro-ordinateur au domicile, alors que la moyenne nationale est de 45 %. Pour l'accès à l’Internet, l'écart est plus important encore : 16 % des personnes seules sont connectées, 25% des couples sans enfant et 50% des couples avec enfants. Le nombre d'enfants compte également puisque le passage d'un enfant à deux enfants fait passer les équipements de 63% à 74% pour le micro-ordinateur, de 44% à 55% pour internet. Au-delà de deux enfants, les taux d'équipement diminuent légèrement, sans doute du fait de la charge financière qu'un enfant supplémentaire représente. Quant aux familles monoparentales, davantage confrontées à des problèmes financiers, elles sont moins bien équipées que les familles en couple : en 2004, la moitié dispose d'un micro-ordinateur, moins d'un tiers a accès à internet.

Selon l’étude Mediappro (juin 2006), il existe deux usages dominants chez les jeunes de 12 à 18 ans, en France comme ailleurs en Europe: Consulter des sites et communiquer avec ses amis. Plus pour accéder à leurs sites préférés (notamment de jeux) que pour véritablement faire une recherche d’informations, la quasi totalité des jeunes internautes (94%) déclare utiliser les moteurs de recherche tel que Google.
Pour près de 6 jeunes sur 10, il est important de rester tout le temps connecté avec ses amis. C‘est pourquoi l’utilisation des messageries instantanées connaît un véritable engouement. Aux yeux des jeunes, l’utilisation de ce service en ligne a l’avantage de concilier leurs besoins de sociabilité (rester en contact avec son groupe d’amis) tout en respectant les attentes parentales (rester sous la relative autorité des parents).
Selon une étude Nielsen-NetRatings, en décembre 2004, 3,5 millions de jeunes âgés de 12 à 25 ans utilisaient le logiciel de messagerie instantanée le plus répandu en France : MSN Messenger. Un autre million de jeunes utilisateurs utilise des services concurrents tels que Yahoo Messenger, AOL Instant Messenger, ICQ ou les services offerts par les FAI… Un quart de cette classe d’âge en France utilisaient donc des services de messagerie instantanée en 2004.
Par contre, selon mediappro en 2006, près de 6 internautes sur 10 affirment ne jamais communiquer avec des inconnus, entraînant par conséquent une baisse d’utilisation du Chat (seulement 2 jeunes sur 10, souvent les plus âgés, l’utilisent fréquemment). La pratique du Chat, même si elle peut être occasionnelle, concerne en tout 40% des 17-18 ans, 10% des 12-13 ans.

D’autres usages d’Internet restent minoritaires chez les jeunes bien qu’ils puissent se révéler important pour un sexe, une tranche d’âge, voire un moment de la vie déterminé. Ainsi, un jeune sur deux a déclaré lors de l’étude Mediappro télécharger des fichiers. Les garçons le font deux fois plus fréquemment que les filles. Un quart des jeunes déclare jouer à des jeux en réseau ou en ligne, les garçons nettement plus que les filles, surtout vers 14-16 ans. 45% des jeunes, les garçons plus que les filles, disent regarder de la vidéo (clips, bandes annonces de films). Ils sont 35% à le faire fréquemment contre seulement 20% des filles. Enfin, un quart des jeunes questionnés lors de l’étude Mediappro déclare avoir un blog, mais pour la plupart il est en sommeil.

En août 2005, selon l’Observatoire Sociétal du Téléphone Mobile AFOM/TNS Sofres, le taux d’équipement individuel est de 94% chez les 15-17 ans et de 95% chez les 18-24 ans. Pour information, le taux moyen d’équipement tous âges confondus est de 72 % et seulement 53 % pour les plus de 60ans.
Cet engouement pour le téléphone mobile touche tous les jeunes, sans distinction de leurs origines sociales. Le taux d’équipement varie très peu d’une catégorie sociale à l’autre ; les milieux ouvriers n’étant pas moins équipés que les autres. Sur ce point, le téléphone mobile demeure donc le premier équipement d’accès aux TIC chez les jeunes, avant l’ordinateur… ; d’autant plus qu’ils jugent le téléphone mobile comme indispensable en minorant même ses aspects contraignants pour finalement majoritairement entretenir un lien affectif avec cet objet….

Les jeunes entretiennent un lien fort avec le téléphone mobile dans la mesure où ils l’ont toujours considéré comme un objet leur permettant des usages plus larges que la simple conversation téléphonique. Les téléphones mobiles sont désormais pourvus de multiples fonctions multimédias et offrent l’accès à toujours plus de services en ligne avec le développement du réseau 3G.
Face à ce phénomène, il est intéressant de noter que selon la même étude TNS/Sofres, les jeunes âgés de 15 à 17 ans sont 51% à affirmer maîtriser « toutes les fonctions » offertes par leurs téléphones mobiles. C’est la seule classe d’âge à tenir majoritairement ce discours avec un écart à la moyenne de 31 points…
Il n’est donc pas étonnant que les fonctions multimédias demeurent le domaine réservé des jeunes, alors que l’usage de ces fonctions par les plus de 40 ans demeure marginale. Les jeunes âgés de 15 à 17 ans sont 31% à consulter des sites en ligne sur leur téléphone, alors que la moyenne atteint seulement 13%. De même, ils sont 9% à participer à des chats par téléphone, alors que la moyenne nationale atteint seulement 3%.
Ainsi, les jeunes sont les plus grands utilisateurs des fonctions multimédias les plus émergentes (chatroom, web, courrier électronique) comme les plus installées (photos, vidéos, musique, sms). Il est donc possible d’affirmer que pour les jeunes le téléphone mobile représente un réel moyen d’accès aux services en ligne.